Estimation de sa consommation électrique

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Il peut être indispensable, utile ou économique de faire une estimation de sa consommation électrique ou de celle de son futur logement. Bien sûr, le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) reprend les données nécessaires, mais l'estimer avant de visiter un nouveau logement à vendre ou à louer, ou afin de comparer les offres des fournisseurs d'électricité est une précaution utile. Il est assez facile d'estimer sa consommation électrique dès lors que l'on connaît le parc d'appareils électriques dont on dispose ou disposera chez soi.

Les fournisseurs d'électricité doivent mettre à la disposition des consommateurs leurs données de comptage ainsi que des systèmes d'alerte liés au niveau de leur consommation (depuis juillet 2017).

Bon à savoir : depuis juillet 2017 (juillet 2018 pour les fournisseurs ayant moins de 150 000 clients), les consommateurs d'électricité qui disposent d'un dispositif de comptage relevé à distance bénéficient ainsi gratuitement d'un espace sécurisé, sur Internet, leur donnant accès à leurs données de consommation ainsi qu'au coût de celle-ci (décret n°2017-976 du 10 mai 2017).

Méthode pour estimer sa consommation électrique

Pour estimer sa consommation en électricité dans un logement, la méthode la plus simple est d'aller relever sur chacun des appareils électriques sa puissance en Watts (W) et de faire pour chacun le calcul de son temps d'utilisation en heures par jour, puis en nombre de jours par an.

Au final, on obtiendra le résultat en kWh (kilowattheure) comme sur sa facture d'électricité.

Exemple : un aspirateur de 1 000 W (1 kW) utilisé 2 heures par semaine consommera donc 1 kW x 2 h = 2 kW/h par semaine. Si on l'utilise ainsi chaque semaine, pendant les 52 semaines d'une année, il aura consommé 2 kW/h x 52 = 104 kW/h.

Mais cette méthode est fastidieuse, car on connaît rarement la puissance consommée par chaque appareil et son temps précis d'utilisation par jour, et encore moins par an (pour le chauffe-eau électrique notamment, qui se déclenche et s'arrête seul).

Remarque : de plus, il faut faire la différence entre puissance absorbée (consommée en électricité) d'un appareil et sa puissance restituée. Certains aspirateurs estampillés pour 1 000 W (de puissance restituée) consomment en fait un peu ou beaucoup plus selon leur rendement.

Pistes de calcul de l'estimation de consommation électrique

À partir de la consommation de chaque appareil électrique

La première piste est donc d'appréhender chaque appareil électrique individuellement, puis de cumuler les consommations annuelles estimées pour estimer sa consommation électrique annuelle.

Voici un tableau approximatif de la consommation annuelle en fonction de la fréquence et de la durée d'utilisation par type d'appareil, de quelques minutes à plusieurs heures par semaine, pour un ménage de 2 personnes (cuisine et chauffage autres qu'électriques).

Appareil

Puissance absorbée

Consommation annuelle

Frigo-congélateur classe A+

200 W

200 kWh

Lave vaisselle

1 200 W

290 kWh

Micro-ondes

1 000 W

90 kWh

Four classique

2 000 W

165 kWh

TV (selon le type)

20 W à 350 W (LED, LCD, Plasma)

55 kWh à 440 kWh

Lampadaire halogène

300 W

500 kWh

Lave-linge

2 500 W

200 kWh

Sèche linge

3 000 W

200 kWh

Fer à repasser

1 000 W

260 kWh

Radiateur de salle de bain

2 000 W

190 kWh

Bien évidemment, si l'on cuisine et se chauffe à l'électricité, il faut ajouter la consommation et la durée d'utilisation des plaques de cuisson, puis de chaque radiateur électrique.

Bon à savoir : on a pour habitude de compter 1 kWh de consommation électrique par tranche de 10 m² à chauffer. Il faut alors multiplier cette consommation par le nombre de jours de chauffe, qui varie en fonction de la zone climatique et de l'altitude.

À noter : les appareils électroménagers étant devenus de plus en plus performants, l'ancienne échelle de cotation de l'efficacité énergétique des produits n'était plus homogène. La résolution du 13 juin 2017 adoptée par le Parlement européen et validée par une décision de la Commission européenne du 11 mars 2019 a rééchelonné cette cotation. Le nouvel étiquetage, entré en vigueur le 1er mars 2021, reprend les anciennes couleurs allant du vert au rouge, et un échelonnement de A à G. Les catégories intermédiaires (A+, A++, A+++) sont supprimées.

À partir du retour d'expérience des consommateurs et des fournisseurs d'énergie

La seconde méthode d'estimation est en fonction du retour d'expérience des consommateurs mais aussi des fournisseurs d'énergie : on peut ainsi estimer ce que consomme un logement en fonction de sa superficie, du mode de consommation électrique, puis du nombre d'occupants.

Exemple : en 2015, la consommation électrique moyenne des ménages français était de 4 673 kWh, ce qui représente (selon l'abonnement et le fournisseur d'électricité) entre 770 € et 850 € environ (source : Commission de Régulation de l’Énergie = CRE).

Estimation de sa consommation électrique : points d'attention

Il est toujours utile de faire le point sur sa consommation en électricité afin d'en réduire l'impact économique sur le budget, mais aussi de diminuer l'impact environnemental de la consommation en énergie de l'immobilier résidentiel (> 35 % de l'électricité consommée en France).

Évolutions actuelles en matière d'énergie

Si le chauffage électrique semble avoir vécu (le rapport en énergie primaire est défavorable à l'électrique) dans le Bâtiment Basse Consommation (BBC), mais aussi en raison de l'obligation de rénovation énergétique (à partir de janvier 2017 et jusqu'en 2025), la nouvelle Réglementation Thermique (RT 2020) signera sûrement sa fin.

Si le DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) permet d'envisager les postes principaux de la consommation en énergie (chauffage, rafraîchissement, ventilation) à réduire, d'autres pèsent non seulement sur la quantité d'énergie consommée, mais aussi sur le montant de l'abonnement. Depuis le 1er juillet 2021, les annonces immobilières doivent afficher, en plus de l'étiquette énergétique, l'étiquette climat du logement à vendre ou à louer (décret n° 2020-1609 du 17 décembre 2020, articles L. 126-21 et suivants du Code de la construction et de l'habitation). À compter du 1er janvier 2022, l'estimation de la facture d'énergie théorique annuelle doit aussi être affichée et le contrat de location mentionne également une indication sur le montant des dépenses théoriques de l'ensemble des usages énumérés dans le DPE : chauffage, refroidissement, production d'eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires de chauffage, de refroidissement, d'eau chaude sanitaire et de ventilation (décret n° 2020-1609 du 17 décembre 2020).

Bon à savoir : depuis le 1er juillet 2021, le DPE est opposable aux tiers (décret n° 2020-1609 du 17 décembre 2020). En cas d’erreur, la responsabilité contractuelle du vendeur ou du bailleur peut donc être engagée. D'autre part, la méthode de calcul du DPE a été unifiée pour tous les logements et s'appuie sur les caractéristiques physiques du logement (arrêté du 31 mars 2021). Par ailleurs, une nouvelle méthode de calcul est applicable depuis le 1er novembre 2021 pour les logements datant d'avant 1975 (arrêté du 8 octobre 2021). Pour ces logements, les DPE avaient été suspendus entre le 24 septembre et le 1er novembre 2021 en raison de résultats anormaux sur les étiquettes énergétiques.

Exemple : à lui seul, le chauffage électrique consomme en moyenne 100 W par m² de surface habitable, ce qui pour un appartement moyen de 60 m² amène à une consommation en chauffe de 6 kW (kilowatts) et à un abonnement d'au moins 6 kVa seulement pour se chauffer.

Un abonnement auprès d'un fournisseur d'énergie peut varier du simple au double en fonction de la puissance souscrite, entre 6 kVa et 15 kVa (kilovolt-ampère). Estimer sa consommation électrique permet de ne souscrire qu'à la puissance requise par son habitat et son mode de vie plutôt que de payer pour une puissance électrique dont on n'a pas l'usage.

Estimation réelle de la puissance électrique nécessaire

Avant l'achat ou la location d'un logement, avant tout déménagement, bien en amont de la souscription d'un nouveau contrat d'électricité, il est prudent d'estimer la puissance électrique dont on aura réellement l'utilité.

Si l'on additionne les puissances des appareils et du chauffage électrique d'un appartement type de 60 m² équipé confortablement mais sans excès pour 4 personnes, la puissance requise dépasse légèrement les 15,7 kVa. Tout un chacun, et encore plus le fournisseur d'énergie, aura tendance à souscrire, ou à faire souscrire un abonnement de 15 kVA, alors qu'en pratique, les appareils ne fonctionnant pas tous en même temps. Une puissance de 12 kVa serait suffisante, voire 9 kVa si le chauffage n'est pas électrique.

Bon à savoir : réduire la puissance désirée d'un abonnement en électricité est une économie qui n'ouvre la porte qu'à un seul risque, celui de voir le compteur disjoncter en cas de puissance consommée supérieure à la puissance souscrite. La coupure d'électricité dans ce cas est aisément maîtrisée en débranchant les appareils les plus gourmands.

Ces pros peuvent vous aider