Le risque de gaz toxique dans l'habitation peut survenir avec l’utilisation de chaudières anciennes ou mal entretenues. Comment détecter ces gaz et prévenir les risques liés ?
Qu'est-ce qu'un gaz toxique ?
Un gaz est une matière qui a tendance à occuper tout le volume disponible. Il se répand donc facilement. Il est très léger et la plupart du temps, invisible. De nombreux gaz sont toxiques selon leur concentration dans l’air. L’augmentation du risque provient de l’accumulation d’un gaz, sans odeur, dans une pièce habitée.
Jusqu’à ce qu’il soit en concentration suffisante, il n’a pas ou peu d’effets sur l’organisme. Mais dès qu’il dépasse une valeur seuil de toxicité, différente pour chaque gaz, il peut entraîner des intoxications graves, voire des décès par asphyxie ou empoisonnement.
Le gaz naturel est-il toxique ?
Autrefois, le gaz de ville provenait souvent de la distillation de la houille et contenait en proportions variables du dioxyde de carbone et du sulfure d'hydrogène, deux gaz pouvant entraîner la mort. Depuis près d'un siècle, le gaz de ville a été remplacé par le gaz naturel, essentiellement du méthane, non toxique aux concentrations habituellement utilisées pour le chauffage. Cependant, il a conservé le même nom dans le langage courant, ce qui conduit parfois à des confusions. Le méthane étant inodore, on lui a ajouté du mercaptan, puis du THT, un gaz soufré dont la forte odeur permet la détection olfactive rapide.
Le monoxyde de carbone (CO)
Le monoxyde de carbone est un gaz insipide et inodore dont la présence n'est détectable que par des appareils. Un niveau élevé de monoxyde de carbone peut entraîner un risque de mort par asphyxie. Les chaudières (gaz, fuel, bois) peuvent libérer du monoxyde de carbone si la combustion est mal réglée. Tant que la chaudière reste étanche, les fumées sont évacuées vers l'extérieur. Par contre, si le conduit est partiellement obstrué, si la chaudière est elle-même en mauvais état, il y a un risque d'accumulation de monoxyde de carbone dans l'habitat.
Les signes de la présence de monoxyde de carbone
Quelques éléments visuels peuvent indiquer la présence de monoxyde de carbone : flamme orange ou jaune au lieu de bleue, taches de suie sur ou au-dessus de la chaudière, les bois dans une cheminée à foyer ouvert qui s'éteignent ou qui ont des difficultés à rester allumés.
Si vous ou des membres de votre famille ressentez des maux de tête, des vertiges, des nausées, si vous êtes sujets à des vomissements, vous devez être très prudents. Parfois, la personne se sent faible, elle est soumise à un essoufflement rapide, voire à des signes de confusion mentale. Quand ces symptômes apparaissent toujours dans le même lieu et disparaissent quand vous en sortez, le risque d'intoxication au CO est élevé. Si vous êtes confronté à cette situation, débranchez la chaudière, aérez largement la pièce en question, déplacez-vous dans une autre pièce et appelez les secours.
Comment éviter le risque d'intoxication ?
Tout d'abord, un entretien régulier (au minimum annuel) permet de garder vos appareils à gaz en sécurité. Il est réalisé par un technicien qualifié ou sous son autorité. Vous devez conserver le procès-verbal qu'il vous remet au moins deux ans et le communiquer à votre assureur maison.
Les entrées d'air haute et basse qui sont obligatoires avec une chaudière gaz ne doivent JAMAIS être obstruées, même en hiver lorsqu'elles laissent entrer de l'air froid. Elles sont dimensionnées et positionnées de telle manière qu'elles assurent une ventilation efficace en cas de problème.
Même si votre chaudière ancienne est en bon état, n'hésitez pas à la changer pour un modèle plus récent si vous le pouvez. La baisse de consommation qui en résultera participera au retour sur investissement et vous serez plus tranquille avec du matériel neuf pour ce qui concerne la sécurité.
Ne réglez jamais vous-même votre chaudière fuel ou gaz et n’intervenez pas sur les conduits. Cela reste une affaire de professionnels. Pour plus de sûreté, vous pouvez équiper votre foyer d'un détecteur de monoxyde de carbone (à ne pas confondre avec le détecteur de fumée).
Enfin, dans le cadre de la convention signée en février 2017 entre GRDF, l'ANAH et le ministère du Logement et de l'Habitat durable, vous pouvez bénéficier :
- d'un diagnostic gratuit de votre installation ;
- d'aides pour le remplacement d'un robinet de commande pour un appareil de cuisson (ancien modèle à embout soudé interdit depuis juillet 2015) ou l'acquisition d'un équipement de cuisson doté d'une sécurité de flamme ;
- de la remise gratuite d'un tuyau flexible métallique, à durée de vie illimitée, permettant le raccord à la gazinière.